03 décembre 2008

Les stalags IV

Les Stalag IV

   Les Stalag IV, au nombre de huit - six pendant la grande majorité de la captivité -, sont répartis dans la région de Dresde, ville ou est établi le Wehrkreis qui "gère" également les Oflag IV B de Konigstein, IV C de Colditz et IV D d'Elsterhorst.
  

Carte des Stalag et Oflag du Wehrkreis IV
(erreur sur cette carte : Schönlinde n'est pas près de Plauen, mais au nord de Böhmisch Leipa)

   Chaque Stalag est partagé en districts, ou compagnies, et dans chaque district se trouvent des Kommando de travail.

Les emplacements décrits ci-dessous concernent uniquement les Kommandantur de chaque camp.

Le terrain d'aviation de Nardt, aujourd'hui
(copie carte Google Maps)

  1 - Le Stalag IV A est tout d'abord installé à Elsterhorst (il jouxte l'Oflag IV D jusqu'au 1er février 1941) dans la région de Hoyerswerda. C'est une plaine sablonneuse aux confins de la Saxe et de la Silésie. C'est par ce camp que mon père débute son parcours (07/11/1940 au 13/01/1941).

Aujourd'hui, c'est un terrain d'aviation qui se trouve à la place du camp.


   C'est durant le premier trimestre 1941 que les services du IV A sont transférés à Hohnstein, en Saxe, dans le vieux château - une ancienne forteresse qui domine la cité - et ses dépendances. Plus de 14 000 P.G. dépendent de ce camp en octobre 1943 et ils sont encore 10 747 le 15 juillet 1944.
  On note dans ce Stalag l'arrivée des premiers P.G. américains en octobre 1944 et le départ d'un train de 1 600 P.G. pour la Suisse en novembre 1944.
   Le père LEBLOND, premier homme de confiance, est remplacé en 1942 par Pierre HUBY, (26 776/IV A), prêtre également.
   Le journal du camp est "Le Moineau".

   2 - Le Stalag IV B regroupe 1020 prisonniers français en octobre 1943 et se trouve à 3 km de la petite ville de Mühlberg. Mais en juin 1940, plus de 23 000 Français y étaient entassés (et 68 000, toutes nationalités confondues en décembre 1940) !
   Ce camp a surtout servi de camp de rapatriement mais également de transit.
   En septembre 1944, le site subit un bombardement.
L'entrée sur le site de l'ancien IV B en août 2014 (cliché L.P.-D.)

  En octobre 1944, 20 000 P.G. de toutes nationalités (Américains, Canadiens, Anglais, Russes, Serbes, Polonais, Hindous, Hollandais, Italiens, Grecs, etc.) y sont entassés et en novembre le camp "reçoit" des femmes révoltées de Varsovie.
   Notons que quatre officiers, médecins affectés au service médical du camp, sont relevés de leur fonction en juillet 1943, parce qu' Israélites, et dirigés vers une destination inconnue...
   Quant au cimetière, il comprend 400 tombes de P.G. !
  L'adjudant-chef Armand LAMOTHE (40 730/Oflag IV D) assure les responsabilités d'homme de confiance durant tout le fonctionnement du camp.
    Le journal du camp a été baptisé "Chanteclair".

   3 - Le Stalag IV C est installé au centre de la ville de Wistritz (Bystřice), près de Teplitz (Teplice) dans une ancienne fabrique de porcelaine. Il comptait 23 537 captifs en juin 1943 mais "seulement" 14 833, selon le C.I.C.R., quatre mois plus tard (*). Mon père passera plus de quatre ans dans quatre Kommando
  
Le Q.G. du IV C se trouvait à cet endroit, près de Teplice
(copie carte Google Maps)
Le journal a reçu le nom de "Reflets".
    (Ce blog est entièrement consacré à ce Stalag).   


   4 - Le Stalag IV D a été installé à une vingtaine de kilomètres de Leipzig, dans la petite ville de Torgau avec environ 18 000 P.G. (13 853 début 1945) dont environ 300 au camp même (175 logés dans une ancienne fabrique de carton).

Le journal du IV D (col. privée)

   Les hommes de confiance successifs sont les adjudants LOZIER (jusqu'en décembre 1942) et Pierre TRASSARD (45 157/IV B).



 Le journal du camp a été nommé
"L' Écho du IV D"









5 - Le Stalag IV E est situé à Altenburg (Thür). Il est dissous le 1er juin 1942.

Vestiges du IV E (cliché ? web)




Le bâtiment du Q.G. du IV F il y a quelques années
(© David Webb) 

    6 - Le Stalag IV F a été installé à Hartmannsdorf, près de Chemnitz, une ville industrielle de Saxe qui compte 3 600 habitants. Il est placé en plein centre-ville dans les bâtiments d'une ancienne fabrique (blanchisserie) .

   Ce camp "perd" 4 000 P.G. entre juin (16 659) et octobre 1943 (12 458).



L'ancienne blanchisserie en 2014
(cliché L.P.-D.)
   


En décembre 1944 les P.G. sont de toutes nationalités. On dénombre également des femmes polonaises.
   Yves DEIBER sera le  premier homme de confiance ; l'adjudant COTIN et le sergent Léon-René MONTEIL (30 618/IV B)  lui succéderont.
   Le journal a reçu comme nom "Camp Quand".

   7 - Le Stalag IV G se trouve au centre d'Oschatz, une ville de la vallée de l'Elbe, à 10 km de Leipzig  avec jusqu'à plus de 16 000 personnes captives (11 300 en juillet 1944). L'un des bâtiments abritait auparavant une filature.
   En février 1941 il devient un Stalag indépendant, détaché du IV B auquel il se rattachait auparavant.
   En octobre 1943, les hommes du kommando 480 sont obligés de rendre pulls-over et souliers touchés par la Croix-Rouge...
Le bâtiment de l'Etat-major du IV G
en 2003 (copie Wikipedia - auteur ?)
   128 P.G. français y sont tués lors d'un bombardement le 25 mai 1944.

   En novembre 1944 les P.G. se plaignent de la discipline (sorties supprimées) et des conditions de travail.
  Les hommes de confiance connus sont : le sergent MONNOT, l'adjudant-chef GRIMAUD, le sergent (adjudant-chef en 1944) Jean MARMINIA, (66 794/IV B).
   Le journal du camp est "Servir".

  






8 - Le IV H est installé à Truppenübungsplatz Zeithain (Riésa).


Sources : La Captivité de Yves Durand, F.N.C.P.G.-C.A.T.M., 1982 ; Dossier stalag IV C et Rapports C.I.C.R. : Archives Nationales -

(*) la visite du C.I.C.R. du 09 octobre 1943 rapportée par l'homme de confiance principal, André LEFEUVRE, donne des chiffres différents : 16 500 Français et 4 500 étrangers (documents personnels).


Page modifiée le 26/02/2016

9 commentaires:

Alexotel a dit…

Voir site avec photos :
http://alexotel.eklablog.com/


Bonjour à Vous,



Merci à vous pour l’attention que vous daignerez porter ma demande. En quelques mots, permettez-moi donc de vous présenter la raison de ma démarche.



Mon grand-père, Georges Jacques, né le 07 mai 1909 est décédé en 1984.



Il était Ancien Prisonnier Guerre 1940 – 1945. Durant cette période, il a été détenu au Stalag XIII A, à Sulzbach, près Nuremberg.

Le Stalag XIII A serait devenu le Stalag XIII D, puis Hohenfels-Oberpfalz (camp 383). Sulzbach (près Nuremberg, ancien camp des SA ?), devint XIII D. Le XIII A fut alors Hohenfels-Oberpfalz (camp 383). Documents français et allemands (KG transformé en " Travailleur libre " en 1943)



Stalag XIII D Nuernberg. Ce serait le XIII A (Sulzbach) qui devint le XIII D.

Oflag XIII A/B Nuernberg (Offz. Doppellager), Unterlager A, Unterlager B. Ancien camp pour participants aux congrès nazis, près de Langwasser, sud-est de Nuremberg.



C’est par hasard que j’ai découvert dans sa mallette d’ouvrier des documents datant de cette époque. Je tente donc via la présente de retrouver traces d'informations liées à la déportation de mon grand-père.

JACQUES Georges
Né le 07 05 1909 à MUNO en Belgique

A été prisonnier de guerre du 30/05/1940 au 07/05/1945 au Stalag XIII A et « ouvrier - dans une ferme ( ? ) » au AK 935

( AK = Arbeits Kommando - Camp de travail )



N° Militaire 110 79 986 au 5° Chasseur Ardennais
N° Prisonnier : 52.418

Mon souhait est de tenter de découvrir comment cette période s'est déroulée et de rencontrer ou partager avec des enfants ou descendants de prisonniers ce qu'ils savent ou les archives. En effet, comme beaucoup d’autres, mon grand-père est resté très discret sur cette époque de sa vie.

D’avance je vous remercie pour l’aide que vous pourriez m'apporter dans mes recherches.

Anonyme a dit…

Bonjour à vous,
Je m'appelle Pierre LEVIGNAT, je suis petit fils d'un prisonnier de guerre, déporté en 1940 et libéré en 1945...
Mon arrière grand père se prénomme Marius LAINE (ou "Lainé").
Je n'ai pas eu la joie de le connaitre, il est décédé en mai 1968 et laisse derrière lui deux photos d'archives (une où il se trouve sur le front avec quelques camarades et une autre où il se trouve devant un baraquement du Stalag IV G d'Oschatz assis avec un camarade à lui).
D'après ce que ma mère m'a dit de lui, il en parlait pas mais parce que son histoire est quelque peu anodine. Il aurait rencontré une infirmière là-bas et serait tombé amoureux d'elle et à la fin de la guerre, il fut obligé de revenir en France contre son grès parce qu'il avait déjà la cinquantaine et deux enfants et une femme à sa "charge". Mais le plus étonnant, c'est que pendant son internement il écrivit les débuts de trois pièces de théâtres qu'il eut fini d'écrire après la guerre, et dans ces œuvres que je possède aujourd'hui, il raconte cette histoire avec des personnages fictifs. Les pièces furent éditées à titre d'auteur et il n'existe aujourd'hui qu'un exemplaire de chaque au lieu de onze au départ. Je suis aujourd'hui, comme vous, en quête de recherches et, étudiant l'Histoire en université, il est de mon intérêt de retrouver la "mémoire" des ces hommes.

Si vous voulez me contacter: ppin.levignat@laposte.net

J'espère que mon "témoignage" vous aidera.

Cordialement,
Pierre LEVIGNAT

Anonyme a dit…

MON PERE JOANNES GODDARD NE EN 1910 STALAGS 4B ET 4 F
AVAIT UN AMI TRES CHER MANS ALBERT DE BELGIQUE
QUELQUUN CONNAIT IL SA FAMILLE ACTUELLE
J AI SA PHOTO DE MARIAGE QUE POSSEDAIT MON PERE EN SOUVENIR
0033. 4 76524340

jean-claude a dit…

Bonjour
Bravo pour vôtre blog que je découvre
Je posséde quelques photos d'un oncle prisonnier au stalag IV-G

Anonyme a dit…

Bonjour
je m'appelle Marie José,j'habite Lewarde dans le Nord.
Je viens de trouver un livret qui appartenait à mon père prisonnier au stalag 4G à Espenhain près de Leipzig.
J'ai des photos avec ses compagnons d'infortune il y avait aussi Rigoulo l'homme le plus fort du monde je crois à son époque.
Mon père est décédé en 82,j'aimerai en savoir plus.
J'ai vu que jean Claude de Méricourt avait aussi quelques photos de ce stalag;serait-il possible de voir ces photos

Loïc Pinçon-Desaize a dit…

Bonjour Marie-José
Vous pouvez placer les photos (avec les noms des P.G. si vous les connaissez) directement sur la page Facebook spécialement ouverte pour TOUS les stalags IV :
https://www.facebook.com/groups/275126899218925/
où me les transmettre pour diffusion.
Vous pouvez également les mettre en lignes sur les pages de ce forum :
http://fr.groups.yahoo.com/group/stalag/
Il y aura bien quelqu'un qui reconnaîtra l'un des siens !
Pour les photos de Jean-Claude je ne les détiens pas ! (à voir avec lui).
La réponse à votre question sur les listes est également publiée.
Très cordialement
Loïc

Unknown a dit…

Bonjour , je suis la fille unique de Léonard Bebronne , fait prisonnier en 40 au stalag IV A .
Cela me ferait plaisir de rencontrer des enfants dont le père était dans le même camp .
Et en plus de pouvoir voir ou il se trouvait exactement , le nom du village .
Vers la fin de 43 il a rencontré ma maman , Lodzia Kopiec elle aussi détenue pas loin et y travaillant dans une ferme ... Merci pour ce groupe .

Alice a dit…

Bonjour,
Je viens de découvrir la trace de mon père, décédé en 1983, sur une liste officielle de prisonniers français, liste n°43 du 25 juillet 1940, communiquée par l'administration allemande.
Mon père Hervé DANZÉ a été fait prisonnier en 1940 et conduit au stalag IV A à Elsterhorst prés de Dresden. Ce village s'appelle à présent Nardt.
Il avait rencontré ma mère à la ferme où il travaillait. Elle était polonaise et avait été déportée en Allemagne en 1942.
Mes parents parlaient très peu de cette période.
Je ne possède aucune photo sur la captivité de mes parents.
Je pense avoir reconnu mon père sur une photo prise en hiver au stalag IV A et publiée sur ce blog.
Merci pour ces photos.

quignon a dit…

bonjour, je suis le petit fils de Célestin Goujon (appelé Lucien) fait prisonnier au stalag 4G. Je suis à la recherche de tout ce qui pourrait m'aider à comprendre ce que faisait mon grand-père, les conditions de vie, éventuellement retrouver ses camarades…. Ma maman possède quelques photos...